Depuis deux ans, les enseignants sont sur-sollicités : continuité pédagogique à distance, travail masqué, adaptation aux protocoles successifs… Partout dans notre Ville, mais ailleurs également, les enseignants craquent et les classes ferment ; plus seulement en raison du protocole mais aussi du fait des absences des enseignants eux-mêmes victimes des fermetures de classe de leurs propres enfants ou tout simplement épuisés.
Cette situation fait éclater au grand jour l’incapacité quasi-totale pour l’Education nationale à proposer des remplacements à ces absences nombreuses et parfois longues. Les conséquences sont dramatiques pour les enfants et leurs familles.
D’abord les enfants ne sont plus assurés de pouvoir terminer leur programme scolaire. Si certaines familles réussissent à combler ces manques, les inégalités se creusent et d’autant plus avec les enfants des familles qui ne le peuvent pas. Où est passée l’école de la République, synonyme d’égalité des chances ? Depuis 2 ans, cette crise a révélé les faiblesses de notre système éducatif et il n’est pas admissible qu’aucune mesure n’ait été depuis prise. Pire encore, la gestion de cette crise pousse bon nombre d’enseignants à douter de leur vocation alors même qu’ils ne sont pas suffisamment nombreux.
Lorsque certains enfants n’ont eu que 3 jours d’école en 1 mois et demi, il faut réagir et vite ! Le Ministre de l’Education se targue d’avoir permis de garder les écoles ouvertes, mais cela veut également dire qu’en cas d’absence, il n’y a aucune continuité pédagogique pour les enfants.
Nous demandons donc au Ministre de l’Education de prendre toute la mesure du problème et de proposer des solutions concrètes. L’allègement annoncé pour le retour des vacances scolaires est loin de répondre aux problématiques rencontrées. En effet, la possibilité de ne brasser les classes que par niveau ne tient pas compte des réalités de terrain : dans une école cumulant 3 classes de même niveau, est-ce à considérer que lorsqu’une classe de 26 élèves ferme, les élèves se répartissent sur seulement deux classes, portant les effectifs de celles-ci à 39 élèves ?
Nous demandons ainsi au gouvernement plus de sérieux et des mesures plus cohérentes telles que la revalorisation des salaires afin de valoriser leur engagement quotidien au service de la Nation, la dotation de masques inclusifs pour les enseignants, le recours aux enseignants jeunes retraités pour répondre immédiatement aux problématiques de remplacements, la constitution d’une « réserve éducative »…
Stéphanie AWAD & Jean-Paul FAUCONNET